Le nucléaire en Macronie vu par POUMM, 20 juin 2019

Le président français prince des pollueurs et des empoisonneurs

Si la France est tellement “accro” au nucléaire, c’est peut-être parce que c’est en France qu’Henri Becquerel a découvert la radioactivité, que Pierre et Marie Curie ont isolé le radium, que Frédéric et Irène Joliot Curie ont découvert la radioactivité artificielle.

Aujourd’hui la France possède 300 bombes atomiques dont le tiers en état d’alerte permanente et c’est le pays le plus nucléarisé du monde relativement au nombre d’habitants. C’est aussi un des pays qui s’opposent avec le plus d’acharnement au Traité international d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) adopté à l’ONU en 2017 par une majorité de pays (122 sur 192). En cela, l’actuel président de la République, qui est aussi le chef des armées, suit la route tracée par ses prédécesseurs depuis le général de Gaulle, qui voulut la Bombe dès 1945 et réussit à l’obtenir : le premier essai nucléaire français eut lieu en 1960 dans le Sahara algérien à l’époque de l’Algérie française. La France a même continué les essais au Sahara après l’indépendance de l’Algérie, puis est passée à la Polynésie française. Au total, 210 essais nucléaires français ont contaminé durablement la population, l’air, le sol et l’eau. Parallèlement à son programme militaire, la France a développé un programme démentiel de construction de centrales nucléaires destinées à fabriquer de l’électricité – et aussi le plutonium nécessaire pour fabriquer des bombes.

Aujourd’hui, 58 réacteurs (19 centrales) fournissent presque 80 % de l’électricité du pays. La survenue en France d’un désastre nucléaire comparable à celui de Fukushima au Japon en 2011 est considérée non plus comme impossible mais officiellement possible et même probable pour ne pas dire certaine. Les causes possibles sont multiples et aggravées d’année en année, à commencer par le vieillissement des centrales nucléaires. Celles-ci sont conçues pour une durée de fonctionnement de 25 ans et non 40 ans. Ce dernier chiffre est un pur mensonge des nucléocrates. À la pollution radioactive (et chimique) dont les centrales sont directement responsables même en fonctionnement “normal”, s’ajoute celle causée notamment par les installations de préparation des combustibles et de retraitement des déchets. Le site de la Hague, qui continue à extraire et à stocker le plutonium, est un des plus pollués au monde. La Normandie, la Champagne sont transformées en poubelles nucléaires.

La pollution radioactive est déjà omniprésente partout en France et dans le monde, et cela pour une éternité à l’échelle humaine. Ce qu’on peut faire, c’est interdire la bombe atomique, arrêter de fabriquer du plutonium et des déchets, arrêter d’importer de l’uranium, mettre à l’arrêt les centrales nucléaires, les chantiers (EPR) et les programmes de recherche tant militaires (laser mégajoule) que civils (ITER).

Il faut dénoncer la poignée de technocrates qui, avec leurs alliés politiques, industriels et financiers, s’accrochent au nucléaire et aux fausses “solutions” comme les compteurs communicants et les véhicules électriques.

Au niveau européen et international, il faut dénoncer les institutions pro-nucléaires comme Euratom et comme l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), qui, devant le déclin mondial du nucléaire sur le plan énergétique, met désormais l’accent sur la diffusion des autres applications du nucléaire : santé, environnement, alimentation, agriculture, industrie, eau, etc.

On peut, on doit résister à tout cela, et le faire savoir.

Paris, 20 juin 2019

Par Françoise BOMAN

Médecin-enseignant-chercheur spécialiste en anatomie et cytologie pathologiques

Professeur des universités-praticien hospitalier, honoraire

Association POUMM – POUR UN MONDE MEILLEUR